🌸 Réflexion d’enseignant après toutes ces années de tatami...

Réflexion d’enseignant après toutes ces années de tatami...

Avec le recul, je me rends compte que ce qui fait vraiment la différence dans le parcours en Aïkido, ce n’est ni le talent, ni la force, ni la technique... C’est la présence.Pas celle qu’on cherche à montrer. Pas celle des réseaux ou des démonstrations. Mais la présence dans la durée.Être là. Encore là. Année après année.

J’ai vu passer des pratiquants brillants, talentueux, prometteurs… mais qui, pour beaucoup, ont disparu du paysage. Des étoiles filantes.Et à côté, j’ai vu d’autres personnes, parfois plus discrètes, parfois en difficulté, parfois dans le doute… mais qui sont restées.Qui ont continué à venir, à chuter, à chercher, à revenir.Et aujourd’hui, ce sont ces personnes-là qui progressent profondément.Celles qui, avec le temps, ont dépassé les plus "doués" d’autrefois.

L’Aïkido n’est pas une course. Ce n’est pas une compétition. Ce n’est même pas une performance.C’est un chemin de transformation. Et ce chemin demande de la patience, de la régularité, de l’humilité.

J’ai compris que l’essentiel, ce n’est pas ce que tu sais faire, mais ce que tu deviens à travers la pratique.Et ce que tu deviens ne se construit qu’en étant là.Encore et encore.

Le monde de l’Aïkido est petit. Beaucoup passent, peu restent.Mais ceux qui restent… changent. En profondeur.Et peut-être que c’est seulement à travers cette fidélité à la pratique qu’on commence à entrevoir le message du Fondateur.

À toutes celles et ceux qui sont encore là : merci.Vous incarnez l’essence même de ce que je crois dans la voie de l’Aïkido. Ne lâchez rien. Continuez.

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Commentaires

Carlo Van Parys
il y a 11 heures

🌊 Des ricochets et des leçons de vie...

Aujourd’hui, j’ai passé un moment paisible avec ma fille, au bord de la rivière. Elle était entourée de ses copines, et j’ai eu l’idée de leur montrer comment faire des ricochets avec des pierres plates.

À ma surprise, aucune ne connaissait vraiment cette petite joie simple de l’enfance. Je leur ai montré. Et rapidement, je me suis rendu compte que moi, je savais toujours le faire. Mon geste était encore là, précis, fluide. J’ai dû passer des heures à le peaufiner quand j’étais enfant, sans m’en rendre compte, simplement pour le plaisir de voir la pierre rebondir encore et encore sur l’eau.

Mais ce qui m’a frappé, c’est l’attitude des jeunes aujourd’hui. Ils aimeraient réussir... mais tout de suite. Après quelques essais, quand la pierre coulait directement, la plupart abandonnaient ou se lassaient. Très peu avaient cette envie de chercher, d’essayer encore, de s’ajuster, de choisir une autre pierre, de modifier leur geste.

Et là, j’ai pensé à l’Aïkido.
Et à ce que je partageais récemment ici : la progression réelle passe par la régularité, la patience et la présence dans le temps.

On n’apprend pas à faire des ricochets en un claquement de doigts.
On ne comprend pas l’Aïkido en quelques stages.
On ne devient pas stable dans son corps, ni dans sa vie, sans des années d’essais, d’erreurs, de persévérance.

Il y a dans ces petits gestes, dans ces moments simples, un enseignement profond : ce n’est pas la performance qui compte, mais le chemin parcouru pour y arriver. Et ce chemin demande du temps. De la présence. De l’humilité.

C’est valable pour les ricochets.
C’est valable pour l’Aïkido.
C’est valable pour la vie.