Carlo Van Parys
Directeur technique du Sakura Dojo
Le début de mon voyage en Aïkido
Mes premiers pas en Aïkido
Je suis Carlo Van Parys, né en 1971, passionné depuis toujours par les arts martiaux.
Mon histoire commence dans une famille où l’aïkido n’était pas simplement une discipline, mais une véritable tradition vivante.
Ma sœur Céline, complice de mes débuts, m’a prêté son kimono pour mon baptème.
Ce geste symbolique a marqué mon entrée dans un univers fascinant, fait de respect, de mouvement et de transmission.
Né sur les tatamis
L’aïkido faisait partie de mon quotidien dès mes premiers jours.
Je suis littéralement né sur les tatamis, bercé par les sons des chutes, des kiais, et des échanges entre élèves.
Mon père, Charles Van Parys — fondateur du Sakura Dojo à Aywaille — vivait sa passion avec une intensité telle qu’elle a imprégné chaque recoin de mon enfance.
Le dojo était bien plus qu’un lieu d’entraînement : c’était une maison, une école de vie, un sanctuaire. J’y ai grandi en observant les gestes, les rituels, les silences, les regards entre maître et élève.
Être fils de maître, c’est porter un héritage… mais surtout apprendre à le mériter.
Très tôt, j’ai compris que l’aïkido ne se transmet pas par le sang, mais par la pratique sincère, l’humilité et la persévérance.
Une histoire de famille
Tout petit, je déambulais fièrement en kimono lors des activités organisées par mon père, surnommé “Carlo” — une figure légendaire dans la province de Liège. Fondateur du Budo Dojo Sakura en 1965, devenu aujourd’hui Sakura Dojo Aywaille, il incarnait l’aïkido dans sa forme la plus pure.
Ses gestes précis, son dévouement envers ses élèves, et son esprit de transmission ont marqué non seulement mon enfance, mais aussi toute une génération de pratiquants belges : Jean-Pierre Jacquet, Claudy Bastin, Louis Ticinovic, Yves Pierlot… autant de noms qui ont contribué au rayonnement de l’aïkido en Belgique.
Quand une rencontre change tout
Entre 4 et 7 ans, je ne pratiquais pas encore, mais je baignais déjà dans une atmosphère imprégnée de sagesse. Grâce à mon père, j’ai eu la chance de rencontrer les plus grands maîtres japonais et occidentaux dès mon plus jeune âge.
Tamura Sensei séjourna chez nous, transformant notre salon en un lieu sacré. Et je me souviens encore de Maître André Nocquet, se préparant dans les vestiaires, torse nu, avant un stage à Loncin. Sa prestance m’a marqué à jamais. Je voulais devenir comme lui.
Cette admiration m’a poussé à poursuivre des études en éducation physique à Ans-Loncin, une voie influencée par ces rencontres marquantes.
Mes débuts dans les arts martiaux
À l’âge de 6 ans, mon père m’inscrit au judo à Sprimont, sous la supervision de Robert Bosard. À l’époque, l’aïkido n’était pas encore accessible aux enfants.
Je m’investis pleinement dans cet apprentissage et découvre l’univers des compétitions martiales. Cette dévotion me permet d’atteindre le grade de 1er Kyu dans la discipline.
À l’âge de 13 ans, attiré par les disciplines de combat pied-poing, je décide de me lancer dans cet art. Mon père m’inscrit alors chez Jacques Debatty Sensei, un expert reconnu au palmarès impressionnant en Karaté.
Ma formation en aïkido
Mon aventure sérieuse en aïkido commence en 1980, à l’âge de 9 ans. Mon père me fait monter sur le tatami avec les adultes, estimant que mes bases en judo suffisaient. À l’époque, je le vivais comme une obligation familiale. Le judo et le karaté me plaisaient davantage.
Mais vers 16 ans, tout change. L’aïkido devient populaire, de nouveaux jeunes rejoignent le dojo, et je découvre un véritable plaisir à m’exprimer dans cet art. C’est là que commence mon étude sérieuse.
Sur les traces des maîtres
Période | Maîtres |
---|---|
1980–1989 | André Nocquet Sensei, Hirokazu Kobayashi Sensei |
1989–1994 | Nobuyoshi Tamura Sensei |
1994–1997 | Michel Bécart Sensei, Seiji Tomita Sensei |
1998–2000 | Christian Tissier Shihan |
2000–2013 | Daniel Toutain Sensei |
2013–2017 | Daniel Toutain Sensei, Paolo Corallini Shihan |
2017–aujourd’hui | Paolo Corallini Shihan |
Transmission et enseignement
J’obtiens mon 1er Dan le 19 mars 1989. Dès lors, mon père me confie les cours pour adolescents au dojo de la place du XX Août. Je développe la section jeunesse avec passion, tout en explorant d’autres disciplines : boxe, jiujitsu, krav-maga, iaido, kenjutsu, kempo, wing chun.
Après huit ans comme assistant, je prends en charge les cours adultes.
En 1997, je reprends les cours principaux au Sakura Dojo et ouvre deux autres dojos, dont celui de Chênée au centre Fun Gym. Le succès est immédiat.
Je multiplie les enseignements : au Ronin, au Body a Live, et dans une salle offerte par Robert Tilman avec un tatami fixe de 200 m². À cette époque, je gère trois dojos et assure deux cours par jour.
Héritage et expansion
En 1999, mon père me transmet officiellement la direction du Sakura Dojo. Je décide alors de rassembler toutes mes écoles en un seul lieu : la place du XX Août, au cœur de Liège.
Autour de moi, un staff solide de ceintures noires se forme : Michel Depas, Jean-Marie Clokers, Luc Clokers, Franck De Noel, Emmanuel Boll, Diego Dominguez, Didier Lamy, Petra Emter, Karim Arrar, Michel Jacquet, Tchavdar Iliev, Laurent Bailly, Raphael Denis, Philippe Hadzi, Raphael Espinosa…
Fédération et armes
Actif au sein de l’UbéA, fédération chère à mon père, je participe aussi à de nombreux stages avec Christian Tissier Sensei, notamment dans son dojo à Paris.
Attiré par la pratique des armes, je poursuis l’étude du kenjutsu et de l’iaido avec Camille Gatois, expert reconnu dans ces disciplines. Le bokken et le jo deviennent pour moi des prolongements naturels de l’aïkido, à l’image du fondateur Morihei Ueshiba.
Le bug de l’an 2000 : un tournant décisif
L’année 2000 marque un bouleversement majeur dans mon parcours. Le décès tragique de François Pons, propriétaire des locaux du Sakura Dojo de la place du XX Août à Liège, m’oblige à déménager. Les nouveaux propriétaires souhaitent transformer l’immeuble en logements étudiants.
C’est à cette période que ma rencontre avec Angélique, ma future épouse, et mes voyages en France m’ouvrent les yeux sur l’importance de la condition physique dans la pratique martiale. Des centres comme le Cercle Tissier ou l’école de Henry Plée m’inspirent : des lieux où l’aïkido cohabite avec la musculation et la préparation physique.
Avec Angélique, nous imaginons un concept inédit dans la région : un centre où l’aïkido et la préparation physique se complètent harmonieusement. Elle se consacre à la préparation physique, moi à l’enseignement technique. Le résultat : un dojo convivial, familial, et profondément humain.
Le Dynamic Sphère voit le jour le 15 mai 2000 à Grivegnée, rue Jules Cralle 50, grâce à l’aide précieuse de nombreux bénévoles.
Un grade exceptionnel et une rencontre marquante
Cette même année, je présente mon 4e Dan national à Herbestael. Une expérience unique : 18 signatures sur mon diplôme, issues de trois commissions de grades belges réunies dans un effort de fusion. Une première historique.
En juin, accompagné de Michel Depas et Laurent Bailly, je fais une rencontre déterminante avec un proche disciple du fondateur Morihei Saito. Cette rencontre soulève de nombreuses questions, notamment sur la pratique des armes.
Nous entamons alors des recherches approfondies et contactons Daniel Toutain Sensei, 6e Dan Japon, disciple direct de Maître Saito. Je suis invité à suivre son enseignement à Paris et à participer à une session Uchi Deshi au dojo de Rennes, où je rencontre mon ami Said Sebbagh Sensei.
Deux mois plus tard, Michel Depas et Jean Strub m’accompagnent pour une seconde session. C’est le début d’une longue amitié et d’une collaboration profonde avec Daniel Toutain Sensei. Je retrouve enfin ce que je cherchais : une continuité entre le travail à mains nues, au ken et au jo, fidèle à l’enseignement de mon père.
Fondation d’Iwama Ryu Belgique
Le 3 mars 2002, nous signons les actes fondateurs du groupement Iwama Ryu Belgique au Sart Tilmant, sous la tutelle de Monsieur André Decock, attaché aux sports de la Ville de Liège.
Les fondateurs : Daniel Toutain Sensei, Michel Depas et moi-même. Les administrateurs : Corinne Triffaux et Mario Huskens.
Une rencontre qui change tout : Michel Close
En 2008, je retrouve Michel Close, ami d’enfance et passionné d’aïkido. Sa situation confortable lui permet de soutenir mes projets, mais notre lien dépasse le cadre professionnel : une amitié sincère naît.
Il commence par suivre des cours privés, et ensemble, nous décidons d’ouvrir un dojo “privé” près de nos domiciles. Ce projet pratique devient rapidement un véritable centre d’aïkido : le Sakura Dojo Aywaille.
Nous recentrons la pratique sur l’aïkido, éliminant les autres disciplines. Nous introduisons le concept de Uchi Deshi, permettant aux élèves de vivre au dojo pour une immersion totale.
Un centre dédié à l’Aïkido
Le Sakura Dojo devient un lieu unique, entièrement dédié à l’aïkido. Confort moderne, infrastructure adaptée, ambiance propice à une pratique intensive.
Sensei Daniel Toutain, séduit par cette vision, nous rejoint pour y assurer ses formations de haut niveau. Notre dojo devient le centre officiel de son association internationale, la FAA, fondée le 8 février 2012, avec siège social à Aywaille.
Le Sakura Dojo devient un lieu d’apprentissage, de transmission et d’immersion totale.
Vers une nouvelle alliance
En mars 2012, j’organise un stage à Aywaille avec Paolo Corallini Shihan et Daniel Toutain Sensei.
Notre objectif : réunir les sempai et élèves de Maître Saito pour perpétuer son héritage à travers un projet commun.
Reconnaissance des grades Aïkikaï
Soucieux de la progression et de la reconnaissance officielle de mes élèves, je m’engage pleinement dans cette collaboration.
En tant que secrétaire et messager de Daniel Toutain Sensei, je travaille étroitement avec Paolo Corallini Shihan pour assurer la reconnaissance des grades Aïkikaï de Tokyo pour les élèves affiliés à la FAA.
Une période de transition et de renouveau
Entre 2013 et 2017, je traverse une période difficile, marquée par de graves problèmes de santé.
Je me tourne vers la spiritualité, la méditation, et les livres audio pour retrouver un équilibre.
La médication me détruisait. Il fallait reprendre le contrôle. Cette expérience transforme ma pratique martiale et spirituelle. Je partage désormais ce savoir avec ceux touchés par des maladies mystérieuses, pour les aider à soigner corps, âme et esprit.
Fin 2013, je confie la direction de mon école à Michel Close et Patrice Urios, pour me recentrer sur mon bien-être.
Une nouvelle vie au Maroc
Peu après, une opportunité de voyage au Maroc se présente. Sensei Daniel Toutain m’introduit à la communauté locale, et j’anime un stage à Marrakech chez Taib Boussaksou Sensei.
Le succès est immédiat, et je suis invité à prolonger mon séjour. Je ressens une amélioration significative de ma santé, que j’attribue au climat, à l’atmosphère et à la culture marocaine.
Je reste cinq ans au Maroc, soutenu par la communauté locale. J’y développe mon école, la Sakura Academy, aux côtés d’enseignants marocains de haut niveau.
Révélation avec Paolo Corallini Shihan
Dès notre première rencontre, je perçois la richesse et la profondeur de l’enseignement de Paolo Corallini Shihan. Son approche, rigoureuse et fidèle à l’esprit du fondateur, devient rapidement la clé manquante dans ma progression personnelle.
À partir de 2013, je décide de concentrer mon étude à ses côtés. Je l’invite régulièrement en Belgique et au Maroc, convaincu que son enseignement représente une continuité essentielle dans la voie que j’ai choisie.
La période Covid : résilience et adaptation
Comme beaucoup de dojos, le Sakura Dojo d’Aywaille est durement touché par la pandémie. Mais grâce à sa structure privée et à l’engagement de ses membres, il parvient à survivre.
En 2021, je rentre à Aywaille pour reprendre les cours réguliers et relancer la dynamique du dojo central de mon académie.
L’après-Covid : renouveau et rayonnement
Depuis mon retour, je dirige les cours réguliers, les stages nationaux et internationaux, ainsi que les formations intensives Uchi Deshi. Le dojo accueille également plusieurs experts internationaux.
Deux grands événements rythment désormais notre calendrier :
-
Friendship Seminar : en collaboration avec Said Sebbagh Sensei (Algérie)
-
Senmon Koshukai : dirigé par Paolo Corallini Shihan
Je poursuis également mes activités au Maroc et au Sénégal, où je forme mes élèves avec la même exigence et la même passion.
Grades officiels
Voici les grades que j’ai obtenus au fil de mon parcours :
Date | Grade | École / Maître |
---|---|---|
19/03/1989 | 1er Dan Aïkikaï | — |
21/03/1992 | 2e Dan Aïkikaï | — |
14/03/1995 | 3e Dan Aïkikaï | — |
09/06/2001 | 4e Dan Aïkikaï | — |
18/12/2004 | 4e Dan Iwama Ryu | Daniel Toutain Sensei |
28/02/2008 | 5e Dan Iwama Ryu | Daniel Toutain Sensei |
27/03/2013 | 6e Dan Iwama Ryu | Daniel Toutain Sensei |
08/01/2023 | 5e Dan Aïkikaï | — |
15/09/2024 | 6e Dan Takemusu Aïkido Association | Paolo Corallini Shihan |
Nos alliances depuis 2022
Nous sommes une équipe dévouée, portée par un profond respect de la qualité et un désir sincère de dépasser les attentes. Notre mission : offrir des solutions fiables et innovantes pour le développement de l’aïkido, en Belgique et à l’international.
Reconstruire, Résister, Rayonner
Après la pandémie, nous avons grandi. Grâce à un engagement constant et une passion intacte, chaque étape a renforcé notre conviction dans le pouvoir de la collaboration et l’importance de l’intégrité.
Animés par l’esprit du budo, nous sommes fiers de partager notre histoire avec vous. Le Sakura Dojo est plus qu’un lieu d’entraînement : c’est un espace de transmission, d’excellence et d’humanité.